Comment améliorer la qualité de vie des patients chroniques qui doivent se rendre à l’hôpital régulièrement et pour plusieurs heures à chaque fois pour une thérapie par perfusion ? Un groupe de travail de l’hôpital AZ Voorkempen et un groupe test de onze patients se sont penchés sur cette question dans le cadre du projet Safe Fast Infusion (SFI). Grâce à mynexuzhealth, le projet n’a non seulement été un succès, mais a aussi inspiré bien d’autres initiatives qui correspondent  à la vision de l’hôpital en matière de participation des patients.

L’AZ Voorkempen privilégie la participation des patients depuis un certain temps. Ilse Cornelis, responsable communication : « Depuis de nombreuses années, nous cherchons activement à impliquer autant que possible nos patients dans par exemple, le partage d’informations  et l’élaboration de nos brochures. Dans notre service de dialyse, nos patients jouent un rôle d’experts en expérience pour aider les nouveaux arrivants. Le projet SFI s’intègre parfaitement dans cette approche participative. »

« Nous cherchions à améliorer l’assistance aux patients sous perfusion depuis un certain temps, mais en raison de la COVID-19, nous avons dû suspendre temporairement nos projets  », explique Bart Hertoghs, infirmier enhôpital de jour pour adultes à l’AZ Voorkempen. « Chaque année, nous réalisons environ mille traitements par perfusion, en particulier pour les patients atteints de maladies chroniques telles que la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse. L’administration régulière de médicaments est essentielle pour contrôler la maladie, mais elle a aussi un impact sur leur qualité de vie. En tant que patient, vous ne comptez plus les heures  pendant lesquelles vous vous rendez à l’hôpital afin de recevoir votre traitement. De la vérification de vos paramètres pour déterminer si vous pouvez recevoir votre perfusion ce jour-là, à la préparation à la pharmacie de l’hôpital jusqu’au retrait de la perfusion. Vous comprenez que les heures  s'accumulent rapidement lorsque vous devez répéter cette étape tous les deux mois, voire chaque mois et surtout si vous avez également des obligations professionnelles. En collaboration avec un groupe de travail, nous avons étudié les possibilités de réduire toute la durée du processus. Nous avons vite constaté que l’attente entre la prise des paramètres et la mise en place de la perfusion était particulièrement longue. Ne serait-il pas plus pratique de faire remplir un questionnaire au patient avant qu’il ne se rende à l’hôpital pour contrôler ces paramètres ? La pharmacie pourrait ainsi commencer à préparer la perfusion plus tôt. »

Safe Fast Infusion

Ces résultats ont abouti à la création du projet SFI, dont l’acronyme signifie Safe, Fast et Infusion (sécurité, rapidité et perfusion) La rapidité et la perfusion allaient de soi, mais la sécurité préoccupait également  l’équipe. En effet, il est primordial que les données et les réponses des patients soient collectées et partagées de manière uniforme et sécurisée avec l’hôpital. Malheureusement, une première version n’a pas répondu à nos attentes. M. Hertoghs explique : « En collaboration avec notre service TIC et les spécialistes KWS de nexuzhealth (Poste de travail clinique, le dossier patient électronique centralisé), nous avons mis au point l’application patient mynexuzhealth. mynexuzhealth a été un véritable succès, car elle a apporté les solutions en matière de sécurité et de fonctionnalités que nous recherchions. »

Des patients motivés

« Il va sans dire que le lancement du projet a été marqué par de nombreux défis », explique Eline Oeyen, membre du staff chargée des soins et de l’innovation à l’hôpital. « Il ne s’agissait pas seulement d’intégrer numériquement le questionnaire, qui doit désormais être complété à l’avance, mais aussi de continuer à adapter le flux de travail. Par conséquent, une personne doit toujours traiter les réponses des patients et délivrer l’ordonnance à la pharmacie de l’hôpital. En outre, la pharmacie de l’hôpital reçoit désormais toutes les ordonnances en lots, ce qui implique une tout autre organisation. »

« Toutefois, comme nous avons démarré avec un petit groupe de travail et un nombre restreint de patients, les inconvénients sont restés minimes », indique M. Hertoghs. « La mise en place de la procédure a été progressive. Nous avons rapidement constaté que la motivation des patients augmentait considérablement dès qu’ils prenaient conscience des bénéfices des gains de temps. Cette tendance a également été observée dans d’autres projets. Car depuis le SFI, d’autres nombreux projets ont suivi. »

Anamnèse numérique

Mme Pieters indique : « Un autre exemple éloquent concerne l’anamnèse, un document de plusieurs pages que le patient peut désormais compléter digitalement. Auparavant, ce document était rempli juste avant l’intervention, souvent en présence d’une infirmière. Cependant, il s’est avéré que ce moment n’était pas idéal, car les patients étaient souvent plus nerveux. Nous avons donc décidé qu’il serait plus agréable pour le patient de le compléter à son domicile. De plus, lorsque vous vous rendiez fréquemment à l’hôpital en un court laps de temps, vous deviez remplir le formulaire complètement à chaque visite. Avec la version digitale, vos réponses sont conservées et vous n’avez plus qu’à ajouter les nouvelles informations : un avantage considérable tant pour le patient que pour notre personnel. » À l’instar du projet SFI, des ajustements internes ont également été nécessaires. Par exemple, nos anesthésistes savaient précisément à quelles cases de réponses se référer sur les documents d’anamnèse ; dans la version numérique, ils doivent à nouveau chercher les informations qui les concernent. Grâce à des ajustements mineurs, comme une mise en page remarquable, nous veillons à ce  qu’ils trouvent rapidement les informations nécessaires. » 

« Nous pouvons aussi imprimer un code QR  à partir de KWS, de sorte que les patients plus âgés puissent facilement remplir le questionnaire avec un membre de leur famille. Entretemps, nous disposons également de questionnaires sous forme digitale pour notre clinique de la ménopause et de l’obésité. Nous restons à l’écoute des patients?. S’ils souhaitent une version papier, cette option reste possible », indique Mme Cornelis. « C’est aussi ça, la participation du patient. » 

M. Hertoghs explique : « La fluidité des échanges au sein de l’hôpital facilite la mise en place de tels changements et ce en collaboration avec notre personnel. Nous cherchons également à impliquer autant que possible tous les acteurs dans le développement de mynexuzhealth, tant nos patients que notre personnel qui n’est pas toujours familiarisé  avec l’application. »

L’hôpital consacre donc beaucoup d’efforts à la promotion de l’application. Mme Oeyen ajoute : « Dans le cadre d’une approche plus proactive, nous allons également installer un stand d’information. Les patients pourront s’y rendre s’ils ont besoin d’aide pour installer l’application ou s’ils ont des questions sur son utilisation. Nous incluons également nos employés au maximum dans cette transformation numérique. En leur montrant comment utiliser l’application pour accéder à leurs propres résultats médicaux, ils se familiarisent avec son utilisation et sont également plus enclins à accompagner les patients dans leur transition vers le numérique. »

À l’avenir

« Je suis convaincu qu’avec le projet SFI, nous sommes mieux équipés pour l’avenir », conclut M. Hertoghs. « Les exigences du gouvernement sont de plus en plus strictes, entre autres sur le plan  de la stérilité. À l’avenir, par exemple, la préparation des perfusions devra s’effectuer dans une salle blanche. ême dans cette situation, il sera impératif de disposer des paramètres à temps. Grâce à notre mise en application précoce, nous allons rapidement gagner en efficacité dans cette nouvelle réalité. »

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